Le vendredi 14 janvier, un mois de protestations et de luttes de la classe ouvrière et du peuple de Tunisie contre le chômage, la misère et l’Etat policier corrompu a conduit à la fuite précipitée de Zine El-Abidine Ben Ali, le président de Tunisie. Ce fut la première réalisation du peuple de Tunisie dans sa lutte pour la liberté et l’égalité.
C’est le début d’une révolution dont la victoire ne peut être que l’établissement du pouvoir direct des citoyens basé sur la participation populaire dans l’administration de l’Etat, le renversement complet de l’actuel gouvernement et la destruction de la machine répressive d’Etat utilisée contre le peuple de Tunisie depuis plus d’un demi-siècle.
La rapide victoire des gens de Tunisie pour forcer Ben Ali, qui était à la tête d’une redoutable machine de terreur, à fuir, pousse à l’optimisme et a été saluée par les peuples du monde en particulier dans les pays arabes. Dans plusieurs pays, les gens ont manifesté pour soutenir le peuple de Tunisie, alors que l’ombre de la peur plane sur la tête des dictateurs. En Iran, les gens se précipitaient pour regarder ces scènes similaires à celles de leur propre lutte contre le régime islamique lors de la révolution de 2009, et envoyaient des messages de soutien et de salutations après la fuite du dictateur tunisien ; ils se sentent plus forts pour leur lutte contre le régime islamique d’Iran.
Le début de la révolution tunisienne est événement important avec un impact considérable dans la région et en particulier dans les pays de ce qui est appelé le “monde arabe”. Cette révolution doit vigoureusement aller de l’avant et réaliser sa victoire. L’élite dirigeante de Tunisie, en coordination avec les puissances occidentales, en particulier la France et les Etats-Unis, tente de mettre “hors de la vue” quelques uns des visages les plus haïs de l’Etat tunisien et de sauver la machine répressive d’Etat, comme l’armée et autres organes de répression, en invitant quelques nationalistes, islamistes et éléments réactionnaires de l’opposition pour former un gouvernement “d’unité nationale”, ils tentent de maintenir et de justifier l’actuel système d’oppression et d’exploitation. Le nom de code de cette opération est celui de “révolution du jasmin”, supposée être basée sur le modèle de la révolution de velours. En transférant le pouvoir entre différents groupes de la classe dirigeante, le but de l’élite au pouvoir est de provoquer la défaite de la révolution du peuple en Tunisie.
La population de Tunisie doit faire avancer sa révolution ; en mettant en avant des revendications comme la libération inconditionnelle des prisonniers politiques, le jugement public de Ben Ali et de tous ceux qui sont responsables des récents assassinats, la fin de la loi martiale, l’abolition des organes répressifs de l’Etat, la publication de tous les documents concernant le pillage et les détournements de fond par les hauts fonctionnaires du gouvernement, la participation directe et populaire dans toutes les prises de décision dans les industries, les organisations gouvernementales, les universités et les quartiers, la liberté inconditionnelle d’expression, de grève, d’organisation et d’activités politiques, la hausse immédiate des salaires, etc. Aucun gouvernement, qu’il se nomme “d’unité nationale” ou autrement, n’aura aucune légitimité pour diriger tant qu’il ne reconnaîtra pas ces revendications. Tout gouvernement qui refusera d’accepter ces revendications sera considéré comme la continuité de l’ancienne dictature et par conséquent ne pourra être reconnu.
Aller de l’avant et obtenir ces revendications ne sera possible que par l’organisation de masse de la classe ouvrière et de la population de Tunisie.
Nous sommes pour l’avancée et la victoire complète de la population de Tunisie ; sa victoire sera une victoire pour les peuples du monde, dont le peuple d’Iran.
Parti Communiste-Ouvrier d’Iran
16 Janvier 2011