Le dictateur a dégagé, la dictature aussi doit dégager

Avec la chute de Moubarak sous la pression puissante de la révolution, la population d’Egypte a accompli son premier but. Un dictateur qui, depuis près de 30 ans a fait de la vie des gens un enfer dans un pays basé sur le modèle du capitalisme de l’économie de marché et avec le soutien politique et militaire total des Etats-Unis et des autres gouvernements occidentaux, a été forcé de démissionner. Dix huit jours de protestations populaires massives au Caire, à Alexandrie, Suez et d’autres villes, les confrontations intelligentes et courageuses face à tous les complots vicieux du régime et les grèves ouvrières massives ont finalement mis Moubarak à genoux et l’ont forcé à partir.
C’est une étape importante, mais pas la seule étape, dans le progrès de la révolution. Les gens veulent la destruction complète du régime corrompu et répressif. Leur lutte contre Moubarak est en fait une lutte contre un système dont Moubarak était le dirigeant et l’icône. La révolution à brisé cette icône, mais le système est toujours en place. Suite à la démission de Moubarak, on a annoncé que le pouvoir était transféré au Conseil Suprême de l’Armée, dirigé par le ministre de la défense. On a prétendu que cette passation de pouvoir était une “transition vers la démocratie”. En fait, c’est un procéssus de transition vers le prochain dictateur ! C’est le jeu des forces réactionnaires et contre-révolutionnaires pour renvoyer les gens chez eux. La contre-révolution, des gouvernements occidentaux jusqu’à l’armée et tous ceux qui attendent des négociations et des compromis, ont donné Moubarak sous la pression de la révolution pour sauver l’ensemble du système. La révolution peut et doit déjouer aussi ce jeu.
Les dictateurs de notre époque sont les produits nécessaires d’un système politique et économique qui protège les intérêts d’une minorité capitaliste dirigeante face au développement de la pauvreté et à la négation des droits de la grande majorité de la population. La révolution doit prendre pour cible tout le système et le balayer. La révolution égyptienne, avec son slogan “Pain, liberté, dignité humaine”, va dans cette direction. Maintenant qu’elle a gagné sa première victoire, elle doit clairement mettre dans son agenda son but suivant et les étapes pratiques pour le réaliser. La révolution doit déclarer que Moubarak et les dirigeants de son régime doivent être jugés pour les 30 années de crimes et de pillage. Elle doit déclarer qu’aucun des dirigeants de l’Etat ou de l’armée ne doit avoir de position gouvernementale appelée “conseil”, “gouvernement provisoire” ou d’un autre nom sous prétexte de période de transition. Leurs places sont dans les tribunaux, ils doivent être jugés, et pas à la tête du pouvoir d’Etat. Le peuple doit appeler à la libération immédiate des prisonniers politiques, à la liberté de presse, d’organisation, d’assemblée, de manifestation et de grève et à la dissolution immédiate des forces de renseignement et de sécurité. Une véritable transition vers la liberté passe par la réalisation de ces revendications, des revendications qui ne peuvent être obtenues, tout comme la chute de Moubarak, que par la puissance des protestations et des luttes, par la puissance de la rue. Moubarak est tombé, mais la révolution peut et doit avancer avec encore plus de puissance et de détermination jusqu’à la destruction complète de tout le système.

Salutations au peuple révolutionnaire d’Egypte ! Vive la révolution !

Parti Communiste-Ouvrier d’Iran (PCOI)

11 Février 2011

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